Comme expliqué précédemment, le yoga est une pratique philosophique, éthique, spirituelle et physique. Il est basé sur des textes anciens écrits il y a des milliers d’années. Dans les pays occidentaux, nous connaissons principalement la partie physique : la pratique des « Asanas » (postures et mouvements) et le contrôle de la respiration (« Pranayama »). Certains instructeurs font parfois référence aux textes spirituels, mais on peut se demander à quoi tout cela sert, dans un monde occidental qui a si massivement rejeté les religions, ou au contraire, où les croyances religieuses sont si éloignées de celles des philosophies indiennes.
Aux Etats-Unis, nous comptons trente-trois millions de pratiquants de yoga (c’est beaucoup !). En Europe, nous n’avons pas de chiffres exacts, mais le nombre de personnes qui déroulent régulièrement leur tapis de yoga se chiffre également en millions. Pourquoi le yoga est-il si populaire ? Qu’est-ce que cela nous apporte ?
Au début, le yoga était simplement utilisé comme un moyen de méditer. C’est-à-dire « méditer » comme dans « se concentrer ». Les textes fondateurs de Patanjali indiquent clairement qu’un individu ne peut développer pleinement son potentiel que s’il est en bonne santé et a un mode de vie équilibré (c’est-à-dire qu’il vit « avec modération »). Un exercice physique approprié, une respiration appropriée, une relaxation appropriée, une alimentation appropriée et une pensée positive sont essentiels à la méditation. Un individu qui traverse des difficultés émotionnelles ou physiques n’est pas en état de méditer.
Patanjali définit ce qu’est un « exercice approprié ». Les asanas servent à étirer les muscles, et non à les développer. Cela a pour effet de tonifier le corps, de libérer les tensions, de contribuer à une bonne circulation sanguine, au confort digestif, ainsi qu’à une bonne assimilation et élimination. Un corps alors détendu permettra la concentration et la sérénité.
Les techniques de respiration appelées Pranayama (qui signifie « contrôle de la force vitale ») ont prouvé qu’elles avaient un effet direct sur le cerveau. Certains exercices de respiration peuvent renforcer l’énergie, nettoyer les poumons, réduire les besoins en sommeil, calmer le système nerveux, apaiser l’état d’esprit, réchauffer ou refroidir le corps, et même modifier l’énergie spirituelle du corps (appelée « Kundalini »).
La combinaison des Asanas (postures) et des Pranayamas (exercices de respiration) peut également aider à atteindre un véritable état de relaxation, ce qui permet de gérer son énergie. La véritable relaxation consiste à éliminer tout stimulant extérieur pour entrer véritablement en contact avec son Moi intérieur.
Outre ces deux vecteurs, bien connus et pratiqués dans tout centre de yoga occidental, le yoga indien comprend plusieurs autres pratiques, telles que l' »abstention » (Yama), la concentration (Dharana) et la méditation (Dhyana). Les textes anciens faisant référence à cette notion d' »abstention » comprennent les règles suivantes : ne jamais « nuire » aux autres êtres vivants. Ne jamais mentir (que ce soit par la pensée, la parole ou les actes). Ne jamais convoiter ou voler. Et enfin, sublimer son énergie sexuelle. Un autre chapitre (Nyiama) traite de la propreté du corps et de l’environnement (nous y reviendrons !), ainsi que du contentement, de l’austérité et du contrôle des sens, et d’une étude rigoureuse des textes spirituels.
Tout se résume à cela. Ces valeurs véhiculées par le yoga sont sans aucun doute universelles. Ce sont des concepts moraux partagés par l’humanité. Ce sont ces mêmes concepts qui nous permettent de vivre ensemble en paix. Nous pouvons aller jusqu’à dire que le yoga offre un cadre éthique, moral. Et c’est probablement ce cadre, compatible avec n’importe quel autre, qui rend précisément le yoga si attrayant pour tant de ceux qui le pratiquent. Car, en fin de compte, tout se résume à cette promesse de bien-être physique et mental. Et de bonheur. Et ça marche ! Et ce, depuis des milliers d’années.
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